Wound Open A Time #1
POST HOMINEM #1
POST HOMINEM #1
POST HOMINEM #1
Désirer un coin de soi-même inconnu (la suite)
(with the exhibition curating/avec le commissariat d'exposition de Mickaël Roy)
from 7th april to 26th june/du 7 avril au 26 juin 2018, Belfort, France
(exhibition organized by/exposition organisée par Le Granit at/à l'École d'art de Belfort)
(visual/visuel Camille Bondon)
WITH/AVEC :
Sara Acremann, Camille Bondon, Gregory Buchert, Benjamin Collet, Marie Freudenreich, Paul Heintz, Jean-François Krebs, Quentin Lacroix, porte renaud, Damien Rouxel, Alexandre Silberstein, Raphaël Tiberghien, Céline Trouillet
L’exposition Désirer un coin de soi-même inconnu, à la galerie du Granit se dédouble à l’École d’art G. Jacot, comme une suite. Elle ouvre un espace de perception, retourné de l’extérieur du monde vers l’intérieur de l’être, jalonné de plusieurs modes de subjectivité et d’autant de figures et de corps et parfois d’objets et d’images, par l’intermédiaire desquels apparaissent in absentia les présences, les gestes, les tentatives et les aventures, et en somme les témoignages, d’individus, de personnes ou de personnages, et vice versa, qui par des manières de faire, d’être et d’habiter poétiquement le monde, tentent de s’y établir, d’y tenir, de ne rien lâcher, à la verticale comme à l’horizontale, de le maintenir autant qu’ils s’y maintiennent et qu’ils y tiennent.
Mickaël Roy
Je dans l'étendue, Cross #3 est mon corps qui façonne la trace de son passage. Une première fois avec l’accumulation de moulages fragmentaires de visages, issue d'une même matrice : empreinte de mon visage. Une seconde fois avec la stabilisation de la proposition sculpturale par laquelle les fragments tendent à participer d'un unique mouvement : dessin dans l'espace par l'épreuve de leur fragmentation accrue. Argile que j'arpente, que j'écrase, poussières et débris que j'ordonne ici et maintenant.
Je dans le bloc, Ursprung #1 accumule la matière autour d'un vide dont deux fentes oculaire sont l'accès. Rocheuse, quasi-montagneuse, son ancrage n'en demeure pas moins incertaine. Schisme dans la matière : brut où son regard nous croise ; en chair de l'autre, elle est donc duelle. Verticale, forte, lourde, elle est pourtant ce corps ratatiné, anxieux de sa chair devenue masse. Là, mon corps n'est plus que la présence de sa stature.
Je dans la chute, Entstehung #1 assemble une tête en plâtre - empreinte de mon visage - avec un tournesol mort dont la fleur gît au sol, arraché de sa tige s’érigeant sur le volume crânien. Fragile, ça tient, ça se maintient mais c'est déjà fini. Il faudrait le refaire mais mon visage, un peu évanoui dans la matière a « trouvé le remède (pharmakon), non point pour enrichir la mémoire, mais pour conserver les souvenirs qu'elle a »*.
*phrase extraite du Phèdre de Platon ([275], traduction de Mario Menier,1922)
Je dans le trait, deux dessins qui revisite librement deux sculptures de l'histoire occidentale. L'une comme l'autre sont des figures du corps. L’Effacement, le flou forment des masses denses, des oublis dont la trace irrite le papier. Des extrémités de corps tendus entre deux flux : la disparition et l'enflure. Des pieds rougeoyants, comme meurtris par leur état de chair, et le reste des corps ne sont plus que fumée en somme. Le dessin participe de ma pratique sculpturale, dialogue avec elle, la précède ou la circonscrit ou à l'inverse archive ses gestes et ses formes.
28 février 2018
- porte renaud -
sculptural propositions stabilized at the time of this exhibition/
propositions sculpturales stabilisées lors de cette exposition :