Wound Open A Time #1
POST HOMINEM #1
POST HOMINEM #1
POST HOMINEM #1
Désirer un coin de soi-même inconnu
(with the exhibition curating/avec le commissariat d'exposition de Mickaël Roy)
from 13th january to 27th march/du 13 janvier au 27 mars 2018, Belfort, France
(exhibition organized by/exposition organisée par Le Granit)
(visual/visuel Camille Bondon)
WITH/AVEC :
Sara Acremann, Camille Bondon, Gregory Buchert, Benjamin Collet, Coline Dupuis, Emma Dusong, Marie Freudenreich, Paul Heintz & Marianne Villière, Jean-François Krebs, Quentin Lacroix, Violaine Lochu, Jeanne Moynot & Anne-Sophie Turion, porte renaud, Damien Rouxel, Alexandre Silberstein, Céline Trouillet
L’exposition Désirer un coin de soi- même inconnu, dispose et ouvre a contrario un espace de perception, d’une certaine manière, retourné de l’extérieur du monde vers l’intérieur de l’être, jalonné de plusieurs modes de subjectivité et d’autant de figures et de corps et parfois d’objets et d’images, par l’intermédiaire desquels apparaissent in abstentia les présences, les gestes, les tentatives et les aventures, et en somme les témoignages, d’individus, de personnes ou de personnages, et vice versa, qui par des manières de faire, d’être et d’habiter poétiquement le monde, tentent de s’y établir, d’y tenir, de ne rien lâcher, à la verticale comme à l’horizontale, de le maintenir autant qu’ils s’y maintiennent et qu’ils y tiennent.
Les histoires personnelles — d’où l’on vient, qui l’on est, où l’on va, ce que l’on est, ce que l’on fait, où l’on aimerait être, etc. — qui trament nos existences, nos rapports de voisinages, nos amitiés, et plus largement nos relations sociales et nos connaissances, humaines et culturelles, ne seraient en effet rien sans les femmes et les hommes, et plus largement sans les cœurs humains véritables, ou les avatars qui s’en échappent, qui les portent. Inversement, les positions, les menues actions ou les plus longues trajectoires individuelles qui tantôt se mobilisent tantôt se stabilisent ont pour effet de forger et de faire émerger des consciences d’être, des identités, des rôles, des représentations et des désirs de soi et d’altérité, qui se faisant s’inventent en se risquant à la visibilité et à l’inconfort de l’apparition et du dévoilement et parfois du déplacement ou de l’écorchement, pour témoigner, en filigrane ou de façon manifeste, de certaines conditions d’existence parfois poétiques, parfois politiques, car elles transforment autant qu’elles revendiquent.
C’est à ces différents endroits de quête, d’apprentissage, d’invention et d’exposition de soi et d’un-e autre qu’invite à penser cette somme de visages, de corps, d’oripeaux et de voix, de présences, d’actions et de paroles vives ou déléguées, dépositaires de vies singulières, doubles, ou plus nombreuses ; de vies jumelles, voisines et plurielles qui se désirent par ce qu’elles sont, tantôt ailleurs, tantôt autrement ; des vies intrinsèquement fragiles du fait même d’être tributaire de l’inconvénient d’être né, qui se façonnent des expressions, des masques, des façades et des lieux, des lieux autres, en cela d’une certaine façon hétérotopiques ; qui empruntent et habitent des habits d’un autre genre, outrepassant les assignations, comme celle du masculin et du féminin, ou dépassant les attendus qui régissent les fonctions et les occupations, quitte à se prononcer en buste ou à se dissimuler, à tenter d’échapper au monde, à inventer des départs, à donner du sens à la vacuité relative de la vie qui peut être aussi creuse qu’un bol ; à se grimer, se travestir, à forcer parfois l’émancipation ; à trouver sa place, en faisant acte de corporation du monde, condition semble-t-il sinequanone pour se permettre d’exister et de se raconter. Car à travers les œuvres ici rassemblées, résident, au sens fort du terme, les qualités d’un je propre, et qui peut aussi être celui d’un autre.
Mickaël Roy
sculptural propositions stabilized at the time of this exhibition/
propositions sculpturales stabilisées lors de cette exposition :